Dorothée Smith
intervenante
Né·e en 1985, Dorothée Smith vit et travaille à Paris. Son parcours la conduit d’un Master de philosophie à la Sorbonne (2007), au diplôme de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles (2010), à l’École d’Helsinki puis au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains (2012).

Villa Arson, Nice
Son travail transdisciplinaire, plastique et théorique, s’appréhende comme une observation des constructions, déconstructions, délocalisations et mues de l’identité. La photographie y côtoie le cinéma, la vidéo, l’art hybride et l’utilisation des nouvelles technologies, donnant par exemple lieu à une collaboration avec une équipe de chercheurs en informatique au CNRS en 2012. Ses travaux furent présentés sous la forme d’expositions personnelles aux Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles, à la galerie les Filles du Calvaire à Paris, au Pavillon Vendôme à Clichy, au Musée National de la Photographie d’Helsinki, mais aussi dans de nombreux pays d’Europe (Danemark, Luxembourg, Portugal, Allemagne, Espagne, Italie…) et d’Asie (Japon, Chine, Cambodge, Corée du Sud).
Sa première monographie, préfacée par Dominique Baqué vient de paraître aux éditions Filigranes. Dorothée Smith vit actuellement entre la France et le Canada, où elle prépare une thèse sous la direction de Bernard Stiegler, à l’Université du Québec à Montréal, en collaboration avec le Fresnoy, et finalise la post-production de son moyen-métrage Spectrographies.
Interventions lors de la rencontre Des genres au queer
- De l’entre-deux, espace inassignable et indéterminé qui ouvre à tous les possibles. Dans le travail de Dorothée Smith, on ne saurait trouver la clôture de la détermination, de l’assignation, de la circonscription. Les corps flottent dans l’indétermination, le passage, la traversée. La transition. En ce sens, et contrairement à ce qu’on pourrait se donner d’emblée comme évidence, la question du genre est devancée par celle de l’entre-deux, cet espace inassignable et indéterminé qui ouvre à tous les possibles. Ses photographies se présentent ainsi comme un ensemble de correspondances entre des paysages aux impressions post-nucléaires, et des portraits de personnages aux regards énigmatiques et aux corps illisibles, venant nonchalamment se glisser dans leurs sillages. Ce travail constitue un questionnement autour de la construction des identités, à travers une forme de spleen contemporain qui compose des formes venant directement les travailler de l’intérieur, à travers un langage visuel fait de flous, voilages, fumées et neiges. Ses nouveaux travaux (films et installations) explorent la question de la dissolution de l’identité et du fantôme, faisant muter son intérêt pour le corps réel vers le corps spectral, virtuel, fantastique.