Damien Delille
intervenant
Damien Delille poursuit une thèse en histoire de l’art à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, intitulée «Le troisième sexe. Androgynie et trouble de la masculinité dans les arts visuels en France au passage du XXe siècle (1880–1914)», sous la direction du Professeur Pascal Rousseau. Il est actuellement ATER en histoire de l’art de l’université de Reims Champagne-Ardenne et enseigne à Parsons Paris le cours Queer Art History. Il a été chargé d’études et de recherche à l’INHA sur le programme «Histoire de la mode et du vêtement» et prépare avec Philippe Sénéchal l’anthologie Mode et vêtement. Études visuelles et culture matérielle, à paraître début 2016. Il est l’auteur d’articles et de conférences sur l’art, la mode et les questions de genre au passage du XXe siècle et dans l’art contemporain, notamment :
- «Queer Mysticism: Elisàr von Kupffer and the Androgynous Reform of Art», in Between Light and Darkness, actes de colloque, Helsinki, Atheneum editions, 2014, p. 45–57.
- «Dans la douleur» et «L’objet du désir», in Masculin-Masculin. L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours, catalogue d’exposition, Paris, Musée d’Orsay, RMN, 2013, p. 204–208 et p. 248–253.
- «Stratégies post-queer à l’épreuve de l’art contemporain», in L’art au XXIe siècle: quelles émergences?, actes de colloque, Aix-en-Provence, septembre 2012, p. 161–174.

Villa Arson, Nice
Interventions lors de la rencontre Des genres au queer
- Discussion avec Tony Regazzoni Queer as Pop L’occasion est de revenir sur cette présentation et cet entretien sur les rapports entre les cultures queer et l’imaginaire néo-pop présents dans le travail de Tony Regazzoni. Au moment où les transidentités se lient aux revendications gaies et lesbiennes, une sous-culture commune célèbre la transgression des codes mainstream. La reprise de ce folklore dans les productions de Tony Regazzoni résonne avec l’évolution de la sociabilité queer militante de l’époque et plus festive à l’heure actuelle. La culture pop déjouée par les marginalités sexuelles se retrouve dans ses environnements et ses installations. Selon Tony Regazzoni «aujourd’hui le queer se célèbre, s’expose. Il n’est plus alternatif, il est devenu pop». La fête et les «sanctuaires» qui l’accueillent deviennent les terrains privilégiés où se réapproprier ces formes alternatives. La reprise d’objets archaïques issus des cultes phalliques ou des signes primordiaux de l’art célèbre ces moments de rencontre. L’univers néo-pop relu par les cultures queer permet le mélange des «genres» artistiques: musique, cinéma, culture populaire, échanges sexuels et festifs.
- Écrire une histoire de l’art queer Cette communication propose de revenir sur les concepts qui forgent depuis ces dix dernières années une possible histoire de l’art queer. À partir de l’œuvre Drama Queens du duo d’artistes Michael Elmgreen et Ingar Dragset, il s’agit de comprendre comment l’histoire de l’art est travaillée par les identités sexuelles. Les voix subjectives données aux canons de la modernité instaurent de nouveaux rapports à la performativité et au genre sexuel des matériaux artistiques. Une certaine ironie camp tend à déplacer les traditionnelles revendications LGBTQ, à partir d’un décentrement critique où le corps n’est pas l’unique support de la subversion queer.